A la sortie nord de la sympathique petite ville de Yalvaç située au nord-est du lac d’Eğirdir se trouve un site antique de premier ordre, qui, de par sa situation, est malheureusement peu connu et fréquenté. Il s’agit d’Antioche de Pisidie, en latin Antiocheia.
Située sur une colline dont le sommet culmine à 1236 m, cette cité est bordée à l’est par la rivière Anthius qui s’écoule dans un ravin profond avant d’aller se jeter dans le lac.
La ville, qui pourrait avoir été fondée sur le site d’un vieux sanctuaire phrygien consacré au dieu Men, a été créée en 280 av. J.-C. par Antiochos 1er, roi de la dynastie des Séleucides qui lui a donné son nom tout comme à la ville d’Antakya.
L’apôtre Paul et Saint-Barnabé se sont rendus à deux reprises à Antioche en 46 apr. J.-C. La première fois, ils furent chassés par les nombreux Juifs qui y habitaient. Antioche est devenue une des premières villes anatoliennes à devenir chrétienne. Sur le site, près du hammam, se trouvent d’ailleurs les vestiges de la première église dédiée à Saint-Paul, construite à l’emplacement même où il a prononcé son premier sermon.
Rasée en 713 lors d’une campagne de conquête d’un calife omeyyade, la ville a été reconstruite à plusieurs reprises avant d’être au final abandonnée après la fondation de Yalvaç au XIIIème siècle.
L’accès se faisait par deux portes, l’une au sud et l’autre à l’ouest, utilisée aujourd’hui par les visiteurs. Se balader à Antioche de Pisidie permet d’admirer les ruines des murailles, un aqueduc, un théâtre, les restes de la voie principale, les propylées de l’acropole, la place où s’élevait jadis un temple, celle en l’honneur de Tibère ainsi que les restes de deux basiliques byzantines outre ceux de l’église de Saint-Paul.
Le prochain billet sera consacré à la suite de la découverte de ce lieu qui jouit par ailleurs d’un environnement naturel privilégié.
Leave a Reply