Lorsque les grises et froides journées d’hiver commencent à plomber le moral et que l’envie se fait pressante de passer quelques jours au soleil sans pour autant aller à l’autre bout de la terre, la riviera turque reste assurément une destination proche, économique et fort agréable.
Istanbul sous un manteau de neige
Istanbul, cette ville-monde qui fascine tous ceux et celles qui viennent la découvrir, puis y reviennent poursuivre leur visite, qui côté Europe, qui côté Asie, se transforme lorsque la neige la couvre d’un épais manteau comme c’est le cas depuis hier.
Elle présente alors des panoramas totalement différents, couleur argent qui ne laissent pas indifférents, loin s’en faut.
Commençons par admirer l’impressionnante façade de Sainte-Sophie devant laquelle un tapis blanc accueille les rares visiteurs tant le froid est çinglant. Face à elle, les minarets de la mosquée Bleue apparaissent presque timidement entre les arbres du parc qui sépare les deux monuments parmi les plus visités d’Istanbul et sur lesquels la neige ne tient pas vu les rafales de vent qui la balaie en permanence.
C’est sans doute une des rares fois dans l’année que le pont de Galata permettant de se rendre vers Beyoğlu, l’ancienne Pera, est vidé de ses traditionnels pêcheurs qui font partie du paysage habituel d’Istanbul.
Quelques traces de pas sont visibles dans la neige, un drapeau turc flotte au vent et un des seuls bateaux assurant la traversée entre l’Asie et l’Europe est en train de manoeuvrer sous le regard de la Nouvelle Mosquée dont on discerne à peine les deux minarets.
En contrebas du pont, l’embarcadère de Karaköy est étrangement calme alors qu’en temps normal, il grouille de monde en permanence. Trois bateaux à vapeur sont sagement alignés, attendant des jours meilleurs.
Pour admirer la tour génoise de Galata, il faut lever le nez… et se prendre au passage des flocons de neige sur le visage… A côté d’elle, un wagon du tramway nostalgique qui relie Tünel à Taksim en passant par l’avenue Istiklal, reconverti en café, se reconnaît par contre de loin vu sa couleur rouge flamboyante.
Un vendeur de simit, ce petit pain couvert de grains de sésame, a laissé sur place sa charrette vide de la même couleur rouge. Ce n’est pas le meilleur jour pour faire du commerce, les rues sont désertées de leurs habitants qui préfèrent rester au chaud à observer tomber la neige par la fenêtre en buvant un thé brûlant.
Le fameux tramway d’Istiklal continue imperturbablement à arpenter l’avenue comme si de rien n’était. Là, aussi sur cette rue légendaire d’Istanbul qui voit passer tous les jours des dizaines de milliers de personnes, on peut les compter facilement tant elles sont rares…
Si vous ne craignez pas le froid, ni les glissades, la neige permet de voir et d’immortaliser Istanbul d’une autre façon…
PHOTOS R.A.